les îlots
îlot: unité topographique minimale
série d’images brodées
{toile, impression, broderie, gouache}
“L’ANCIENNE VILLE — L’ANCIENNE VIE — ET LA NOUVELLE SE SUPERPOSENT DANS MON ESPRIT PLUTÔT QU’ELLES NE SE SUCCÈDENT DANS LE TEMPS : IL S’ÉTABLIT DE L’UNE À L’AUTRE UNE CIRCULATION INTEMPORELLE QUI LIBÈRE LE SOUVENIR DE TOUTE MÉLANCOLIE ET DE TOUTE PESANTEUR.”
(JULIEN GRACQ : LA FORME D’UNE VILLE, JOSÉ CORTI, 1985)
Créer un « îlot » comme une petite ville miniature, faite de bâtiments empruntés à des archives touristiques. Ils sont choisis dans de petits carnets anciens, attentivement pour leurs formes, leurs contrastes, leurs graphismes. Minutieusement découpés et extraits, ils perdent alors tous contextes et les plus célèbres côtoient les plus humbles. Seul leur aspect compte. Les dissocier, les assembler de nouveau, les imprimer. Leurs rapprochements fortuits sur la vitre du scanner créent un nouveau quartier, une nouvelle représentation d’un lieu fictif, sans dessus, dessous ; sans perspective réelle. Les dissocier et les assembler pour convoquer l’imaginaire. Un petit espace flottant comme une île. Cependant, l’œil attentif y détectera des architectures obsolètes ou toujours célèbres convoquant le souvenir, la remémoration de lieux visités ou connus. L’explorer ensuite comme on se promène avec le fil à broder, petit fil d’Ariane, souligner les contrastes, accentuer les noirs avec les points, créer des lumières avec le fil blanc, les relier les uns aux autres pour créer un quartier. Un presque vécu.…
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